Comment protéger sa famille en cas de “coup dur”

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 42-43)
Information dentaire
Nous allons aborder le sujet de la prévoyance via trois articles traitant successivement de la protection de votre famille en cas de décès de votre part, de votre propre protection en cas d’invalidité définitive et en cas d’arrêt de travail temporaire. Dans ce premier volet, nous nous penchons sur ce qu’il est souhaitable de faire pour éviter que vos proches ne soient dans une situation financière précaire en cas de disparition.

1. Le décès

Il convient d’abord de définir quels seront les besoins de la famille en cas de décès. Les crédits sont en principe remboursés par les contrats d’assurance. En contrepartie, il existe des dépenses immédiates, souvent importantes, qui sont en général constituées des droits de succession – lorsqu’il y en a –, des impôts et charges sociales sur l’année en cours et l’année n-1, et des travaux de remise en état des locaux professionnels en cas de location à une autre profession ou à un particulier. Il faut aussi prendre en compte les études des enfants dont le coût annuel varie énormément selon le type de cursus. Entre la faculté et l’école de commerce la plus chère, le montant oscille entre 8 000 et 15 000 € par an, voire plus.

Le régime obligatoire de la CARCDSF

En cas de décès, la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF) accorde les garanties suivantes :
– un capital décès de 15 550 € ;
– une rente de conjoint de 16 545 € par an jusqu’à 65 ans au maximum ;
– une rente éducation de 11 196 € par an et par enfant. Cette rente est versée jusqu’à l’entrée dans la vie active et jusqu’au 26e anniversaire si l’enfant poursuit des études supérieures.
S’il n’y a pas de revenus annexes et/ou si le conjoint survivant n’a pas de revenus d’activité ou un faible revenu, ces garanties ne suffiront pas à maintenir un bon niveau de vie.
De plus, à la fin des études des enfants, le conjoint n’aurait plus que 16 545 € de revenus pour vivre jusqu’à ses 65 ans. Ensuite, à partir de 65 ans, il ne pourrait compter que sur la réversion des retraites des régimes obligatoires, d’autant plus faible que le décès aura eu lieu jeune.
Si l’on ne veut pas toucher à une éventuelle épargne constituée, il existe quatre solutions pour constituer des revenus complémentaires : la rente de conjoint, la rente éducation, le capital décès et une retraite via la loi Madelin. Ces quatre solutions peuvent être combinées.

La rente de conjoint
Il en existe deux types : la rente temporaire jusqu’aux 60 ou 65 ans du bénéficiaire, et la rente viagère. Cette dernière, comme son nom l’indique, est versée tant que le bénéficiaire est vivant.

La rente éducation
Ce type de rente ne peut être que temporaire. Elle est versée en général jusqu’à l’entrée dans la vie active et au plus tard jusqu’au 25 ou 26e anniversaire si l’enfant poursuit des études supérieures. Il faut bien qu’un jour ces chers petits quittent le giron familial…
Il existe deux types de rente éducation :
– la rente dont le montant annuel forfaitaire est le même quel que soit l’âge de l’enfant. Dans ce cas, il y a de fortes probabilités pour qu’elle soit trop élevée lorsque les enfants sont jeunes et trop faible s’ils sont amenés à poursuivre des études supérieures ;
– la rente dont le montant dépend de l’âge de l’enfant. Par exemple : 5 000 € par an jusqu’à 12 ans, puis 10 000 € par an de 13 à 18 ans et enfin 15 000 € par an de 19 à 26 ans. Dans ce cas, la rente suit mieux l’évolution des coûts réels.
En principe, dans les deux cas, les rentes perçues sont indexées tous les ans.
La deuxième solution semble préférable : plus facile à gérer et plus sûr.

Le capital décès
Cette solution peut avoir deux avantages.
Le premier consiste en un coût souvent moins élevé que les rentes.
Le deuxième est qu’en cas d’arrêt prématuré des études de l’enfant ou du décès du conjoint survivant, il reste une partie du capital qui pourra servir à constituer un revenu complémentaire et/ou, dans le deuxième cas, qui pourra servir de pécule à l’enfant pour son entrée dans la vie active.
Pour chaque cas particulier, il y a donc lieu de faire une comparaison entre les différentes solutions.

Une retraite via la loi Madelin
Dans la majorité des cas étudiés, nous constatons une importante baisse de revenus du conjoint à partir de ses 60 ou 65 ans, engendrée par la fin des rentes éducation et/ou la fin des rentes de conjoint.
Il existe une solution efficace qui consiste à mettre en place un produit de retraite via la loi Madelin. Il existe sur le marché des contrats de retraite à fiscalité loi Madelin qui permettent de vous constituer un revenu de retraite, mais aussi, en cas de décès prématuré de votre part, de garantir un revenu à effet différé pour votre conjoint, du même niveau que la rente que vous auriez perçue à votre retraite.

Si votre mentalité n’est pas de dire « après moi le déluge », nous vous conseillons de vérifier les besoins réels de votre famille et le contenu des garanties de votre contrat de prévoyance. Il y a de fortes probabilités pour que les garanties accordées ne soient pas en adéquation avec les besoins réels.

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